Par Claire Durocher

“C’est mon enfance dans ma tête
L’eau est bleu marine
Les arbres sont si petits
Il n’y a que la luminosité de l’instant

J’y vais, j’y suis sur la rive des possibles
Pour le chef, c’est un jour ordinaire
Pour moi, c’est l’infranchissable
Mon rêve n’est pas si loin finalement

Tout est normal ou presque
Déjà le jour s’éveille comme une lampe solitaire au milieu de la nuit
La terre et le ciel sont d’un blanc éclatant
Il fait si froid

Tout à coup l’endroit devient radieux
Il est l’aube, il est le matin, l’ailleurs
Un homme s’approche emmitouflé comme moi
dans un vêtement noir nous donnant l’air de pions sur un jeu d’échecs

J’y rêve, l’homme m’invite à danser
Je saute de tout mon âme dans sa farandole
Les chiens de traîneaux nous rejoignent
Je ne veux pas que ça s’arrête

Le village se réveille
L’aînée prépare déjà la banique
Me voilà à la baie d’Hudson
À explorer les traces d’un passé chargé d’histoire

Je respire d’entendement
Mon hôte, lui, observe minutieusement les alentours au cas où…
Où quoi?
Qu’un ours polaire se balade nonchalamment

J’ai vécu de froid et d’étonnement
Miigwech”

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