Par Claire Durocher
Déjà l’envoûtement est indescriptible. De l’autre côté de la Terre, au bout des océans, le soleil se couche à l’est, à l’ouest, au sud ou au nord. Il n’importe plus, je regarde droit devant, je vois une vie qui ne ressemble plus à la vie. Les paysages fument, le sol se colore de teintes inexplicables. Il y a des plantes énormes, des oiseaux inusités, des collines enchantées.
Sous ce ciel sans nuage, je rencontre les Māoris. Des personnes venues directement de la Polynésie qui prennent racine dans ce décor inaccoutumé qu’est la Nouvelle-Zélande. Que de fascination pour un peuple qui ose sa culture, qui ose ses danses, qui ose ses rites. Les sons du pays fredonnent ces airs māoris d’une autre époque, mais toujours présents dans les générations actuelles.

J’ai traversé la planète pour arriver à cette terre de fumerolles. J’ai rêvé de ce pays dans mon imaginaire, un gros lopin de terre au milieu de l’Océan Pacifique. La Nouvelle-Zélande, c’est si loin.
Devant ces couleurs inimaginables du quotidien, j’ai oublié mon nom, j’ai oublié ma culture, j’ai juste voulu m’enivrer de la culture māorie. Observer leur détermination à afficher leur soi.

La première journée de mon périple, je les rencontre dans un bois touffu qui cache des beautés d’un bleu et d’un vert éclatants. Ils arrivent dans une embarcation, sur une eau de caverne transparente. J’entends leurs mots, un langage qui m’apparaît rempli de sonorités franches, très perceptibles. Kia Ora, bonjour!!!
Le deuxième jour, je vois de solides gaillards avec des tatouages typiques. Chaque tatouage est unique et raconte la vie de la personne, sa spiritualité. L’expression créative des Māoris dépassent l’entendement. Il y a tant à dire. J’écoute avec mes yeux.

Après trois jours, je goûte leur nourriture. Un délicieux hangi cuit dans un four en terre. Le temps n’est pas au champagne, le temps est à l’écoute. Ils ont tant à raconter. Leurs bijoux d’os ou de pierre de jade sont si évocateurs. Des pendentifs en forme d’hameçon pour l’harmonie avec la mer. D’autres à l’allure de feuilles de fougère pour l’harmonie avec la nature. Les symboles s’ajoutent comme une longue liste de valeurs de vie tels le courage, la détermination, la loyauté, la fertilité, l’obligation de faire de bons choix.

La dernière journée, je tremble d’intensité à la danse Haka. Une performance d’équipe et d’unité pour vaincre ensemble. Cette danse est exécutée par les équipes sportives avant les matchs. Elle est aussi reprise dans le film Forever Strong de Ryan Little. Un film inspiré de la vie de l’entraîneur Larry Gelwix qui a misé sur former des champions par des valeurs profondes plutôt que des victoires superficielles. Une démarche d’honneur!

Je quitte les Māoris. J’apporte avec moi la force d’un peuple qui, comme beaucoup d’autres, a survécu à l’envahisseur. Un peuple qui a surmonté l’avidité du pouvoir, avidité destructrice de richesses culturelles pourtant si éloquentes.
Que de plaisir de vivre dans l’air salin de la mer, de piétiner le sol volcanique fumant, d’apprendre la richesse spirituelle d’un peuple.
Il est écrit qu’autrefois la Nouvelle-Zélande s’appelait la terre du grand nuage blanc. Quelle belle fin tout en poésie.

Note: Lorsque vous laissez un commentaire, votre adresse de courriel ne sera pas publiée sur le blogue. Elle restera confidentielle.
dans ton texte, je sens l’amour de ce peuple, bravo à toi tu as su bien les décrire
Je suis contente de lire votre commentaire. C’est vrai que c’était un de ces moments de vie où des personnes nous amènent tellement loin de notre vécu que leur empreinte est profonde et belle en nous.
Merci. J’ai rêvé. J’ai appris. J’ai apprécié. Je dis encore, encore des belles histoires…
Je suis honorée que vous ayez fait ce voyage avec moi à la rencontre des Māoris : des rites authentiques et un décor somptueux. Comme vous dites une belle histoire…. presque le pays des merveilles.