“… au loin sur la route des nomades, une poussière
Cécile Domens et Richard Fasseur
… au soleil levant, une offrande frappe à la porte
… un esprit sacré trace un trait de lumière”
Par Claire Durocher
Depuis toujours, les troubadours animent les rues de leur musique et de leurs chants. Il y a aussi les troubadours de l’alimentation. Ceux-là parlent directement à notre estomac.
Le marchand de rue s’amène avec ses victuailles, trésors de son pays. Quelque part dans l’air, on sent l’héritage des ancêtres, de la maman, de la cuisine locale. Des traditions se transmettent d’une génération à l’autre. C’est au coin de la rue que nous en savourons tous les délices, une combinaison subtile entre le goût et l’odorat.
Le restaurateur ambulant se déplace avec sa boutique originale. Son allée et venue laisse un arôme de j’ai faim. L’air prend l’odeur de son passage. Même le ciel devient comme tiède à ce parfum de maïs soufflé encore chaud.
Ça semble si facile, si primaire, et pourtant ce sont des saveurs du pays qu’il transporte dans sa boutique roulante. Les jours de semaine comme lors de fêtes foraines, le troubadour de l’alimentation est toujours là pour nous.
Quelle joie plus grande que de voir le camion de crème glacée apparaître au coin de la rue. Tout pimpant dans ses coloris, il apporte avec lui son lot de ravissement.
Des dizaines de saveurs de crème glacée si délectables. À Kyoto, il y a même un cornet de crème glacée…. au thé vert. Le matcha, une poudre de thé vert moulue sur pierre.
Les Japonais sont d’ailleurs les premiers à avoir identifier l’umami comme 5e saveur, après le sucré, le salé, l’amer et l’acide.
Que manger sous ce ciel couleur pays ? Qu’est-ce que cet hôte de fortune nous prépare ?
Manger sur la rue au hasard des troubadours de l’alimentation brise la monotonie. On ne sait jamais à quoi ressemblera notre collation. Notre palais fait la découverte d’un nouveau goût, d’une nouvelle texture, d’un nouveau miam miam.
On le voit debout derrière son comptoir cuisant les pistaches juste à point. On la voit offrant les œufs colorés si intriguants pour un Occidental.
Chaque jour, chaque client, chaque passant est une épisode de vie faite de bruits urbains ou de bord de mer. La famille du marchand de rue est fière de son enfant entrepreneur. Je suis fière de raconter son histoire, une histoire de gastronomie locale et d’humanité.
Le transporteur de nourriture foule le béton de la rue toute la journée avec ses victuailles. Il est comme un garde-manger ambulant. La rencontre fortuite avec ce troubadour de l’alimentation apporte une valeur nouvelle au rapprochement entre les gens.
Chaque pays a sa couleur locale, devrais-je dire chaque quartier ? Souvent, on dirait que le marchand de rue devient notre hôte. On se sent comme invité chez lui. Il nous sert son secret culinaire de famille.
Bien au-delà de cet attrait exotique, le marchand de rue décore le quartier d’une hospitalité qui enchante le visiteur toujours affamé. Nul besoin de franchir l’intimité derrière la porte, le repas est à même la rue, à même le trottoir, sous cet arbre, devant la devanture d’un commerce…
De la nourriture roulante propice à la taquinerie, au partage, à la joie, et à l’importance qu’on donne à l’autre ! Quelle belle école de la vie !
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Merveilleuses photos et texte formidable. Ça nous donne l’eau à la bouche. Ça nous fait penser de prendre le temps de s’arrêter quand on voit un camion de nourriture au coin de la rue.
Bien vrai, on passe notre chemin et pourtant de belles surprises culinaires nous attendent.
quelles belles photos, ça donne faim, Bravo à toi, tes photos sont toujours belles à regarder, peu importe le sujet
Merci beaucoup. Prendre le temps de s’offrir des moments de joie est sans contredit un beau projet dans une journée… peu importe le moment.