Par Claire Durocher
Du pays des soleils
Là où les femmes sont des vies
Du matin au soir, elles transportent du bois et de l’eau indispensables à la survie,
elles prennent soin de s’habiller de pagnes multicolores pour faire rêver leur homme au coin de la nuit
Là où les hommes sont à l’oeuvre pour nourrir la famille
Là où les rues sont des enfants cherchant à toucher un regard affectueux
Du pays d’une seule école
D’une lune toute amochée
D’un brouillard sec de l’harmattan à travers duquel des Africains chantent des airs patriotiques en dansant main dans la main
Du pays des céréales démesurément grandes
et des singes trop petits flânant le long des routes
à observer les pintades sauvages se pavaner dans leur plus beau plumage

Il y avait une fois, des hommes et des femmes
qui construisirent une retenue d’eau pour arroser les rizières
Il y avait une fois, la même fois
une famille de rhinocéros qui s’y installèrent innocemment
se prenant pour des grenouilles de marais
Longeant les marais, encore et encore les céréales géantes
qui donnent aux maisons l’apparence de champignons

Du pays des fou-fou où les femmes aiment et enfantent sans histoire
Du pays des gris-gris où sans prétention
l’ancêtre prépare les herbes médicinales
Du pays d’à côté de chez moi
où je t’entends aimer
et où je t’attends
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