Par Claire Durocher
J’ai aperçu le printemps derrière la poudrerie du matin. Voilà l’éclosion du beau temps dans l’aura de ma journée.
Alors, à moi de courir, sauter, pirouetter, de remettre avec émotion mes vieux running usés de l’été dernier pour gambader sur les collines comme un chevreuil. Je ne sens plus l’ennui, je dépose du temps dans ma journée. À l’aube du crépuscule, je me balance aux bises pastelles. J’ouvre ma main et un papillon de velours s’y pose. Je cours dans le lointain sur les trottoirs décolorés de la ville pour marcher à travers les yoyos et cordes à danser des enfants.

Un matin couleur rosé, je me surprends à observer un chat grimper jusqu’aux bougeons. Plus tard dans ce printemps, j’entends l’harmonie primaire des outardes.
Je remue la terre, sème des graines et il pousse plein de formules magiques dans mon quotidien. Je suis l’heureuse héritière de la fantaisie printanière qui chatouille mes narines d’odeurs de soleil. Je vois mon bonheur sautiller au rythme des reflets bleuâtres du ruisseau.

Le printemps s’est engendré de lui-même dans ma vie. Je me vois déjà sur ma trottinette berçant mes soirs d’été le long du fleuve Saint‑Laurent.
Ma mission est de partir décorer le monde avec mes lunettes d’observation et mes crayons de couleurs. Sur la route, je mettrai des grelots au bout de mon sourire pour les faire glisser dans toutes les chaumières.

Je dépose une coccinelle dans le jardin de l’élu de mon coeur.
Joyeux printemps
