Habituée d’écrire à partir de faits vécus, aujourd’hui, j’explore la fiction. Un défi d’écriture hasardeux étant donné mon inexpérience dans ce domaine. Je me sens comme une baroudeuse dans une aventure littéraire.
Par Claire Durocher
Un télégramme.
Des miettes de satellite s’égrainent sur la terre. Les chevaux chantent des airs cacophoniques.
Un 2e télégramme.
Des notes de flûte, sises sur les lèvres d’un garçon, répandent la nouvelle : «À l’assaut du vieux cowboy».
Le vent transporte le message dans toute la vallée. L’écho des montagnes le propage à l’infini «À l’assaut du vieux cowboy»….

Tous les habitants du village de Santa Popo croit à une nouvelle émission de Walt Disney. La pluie grince mélodieusement. L’eau remonte le courant. Les écureuils s’embrassent. Les poux chantent au pied d’un cheval. Un autre cheval vient les rejoindre, et tous les deux dansent allègrement. Les portes du saloon résonnent comme fanfare pendant que les habitants se préparent à l’assaut du vieux cowboy.
(Pendant ce temps au bout du village)
Un télégramme.
Le train venant de San-Tucco s’arrête devant la gare dans un tourbillon de poussière. Les oiseaux, couchés près d’un vieux wagon, rêvent aux Indiens et aux Insectes. Un homme descend du train. Puis, le train repart balançant sa cloche des grandes prairies.
Il y a longtemps que Santa Popo n’a accueilli de gaillard pareil. Il est là sur le quai, cet homme aux larges épaules portant un long manteau couleur de chameau. L’homme marche vers le soleil, les yeux hagards. Dans un éclair enfantin, une petite fille à la chevelure d’or répand la nouvelle : «l’homme chameau est à la gare».
La nuit descend sur la steppe désertique. Le soleil s’endort dans une féerie de couleurs. Les deux pieds emmitouflés dans des chaussons de laine, la lune jette un regard distrait à la terre. L’homme au grand manteau, comme l’appellent les habitants de Santa Popo, s’endort dans la prairie près du village. Une marmotte vient se vautrer près de lui durant la nuit.
La nuit reste calme toute la nuit, aucun vent, aucun murmure. Seul un insecte, qui rentre chez lui aux petites heures du matin, dérange le silence de la nuit.
(Pendant ce temps au village de Santa Popo)
La nuit paraît se cacher derrière la pleine lune. Les habitants voient un météore s’accrocher le gros orteil dans une étoile. Des bruits de partout surgissent.
Est-ce la nuit qui ronfle ?
Est-ce le vieux cowboy qui erre dans les parages ?
Pour les habitants, la nuit sent le cadavre. Ils tremblent de peur. La nuit a peur elle aussi juste à les regarder.
La lune ronfle comme une sirène de bateau à présent. Des aurores boréales, des étoiles filantes, et enfin le soleil renaît au-dessus de l’horizon. Les oiseaux distribuent des encouragements. Le notes de flûte jouent un air doucereux. La journée sera longue.

Sa nuit achevée, le vieux cowboy se lève et part.
Son visage est un peu plus fatigué que la veille d’un voyage interminable dans sa vie.
Au village, le shérif, du haut de son orgueil, donne le départ. Les habitants s’enfoncent dans les terres. Les cactus s’inclinent sur leur passage. Les chevaux trottent musicalement.
Woo Woo à l’assaut du vieux cowboy.
Bientôt, les cavaliers rejoignent le vieux cowboy. Ils le trouvent étendu près d’une vieille grange à caresser un chaton blanc. Il a l’air si heureux. L’homme laisse trotter son sourire vers les cavaliers venant vers lui.
Youpil, vieux cowboy au coeur joyeux.
À présent cowboy, laisse ton lasso et souris à nouveau. L’humanité qui vient vers toi commence à comprendre. Bientôt, elle aura apprivoisé ton sourire et, grâce à lui, elle voguera à l’assaut d’une joie beaucoup plus grande.
Un télégramme.
Une petite fille. Et tout le village de Santa Popo pouffe de rire.
Note: Lorsque vous laissez un commentaire, votre adresse de courriel ne sera pas publiée sur le blogue. Elle restera confidentielle.
Bravo pour ton texte, hilarant et divertissant………
Vive Santa Popo
Un fou-rire à deux, c’est mieux. Comme vous dites, Vive Santa Popo.
Quel merveilleux sens de l’humour ma belle Claire! Tu devrais vraiment publier tes écrits car tu es une écrivaine professionnelle de haut calibre!
Merci beaucoup. Ça fait du bien de rire et de décrocher de la réalité. Ce blogue sert à partager ma passion de l’écriture. À la prochaine aventure littéraire.