Par Claire Durocher

La ville se définit par son plan d’urbanisme. Il cible la qualité de vie des citadins ou valorise le bien-être financier des entreprises.

Le concept de regroupement de personnes dans un même espace tire son origine de la Préhistoire. Au temps paléolithique, l’homme est un chasseur cueilleur. Il se nourrit à même la nature. Puis, certains commencent à produire leur nourriture. Ainsi commence l’époque néolithique avec ses premier paysans.

L’homme nomade de Neandertal laisse place à ce nouveau mode de vie sédentaire.  

C’est l’apparition des premiers villages, des premières cultures et des premiers élevages.

Ce nouveau mode de vie crée la possession. Dorénavant, chaque personne veut de plus en plus de terre pour son bétail et pour cultiver. La forêt recule au fur et à mesure que l’humain défriche des parcelles de terre. On doit donc bâtir des routes pour aller chercher le bois de chauffage et autres. Les premières infrastructures de village s’implantent pour les nouveaux besoins. De plus, contrairement à la caverne, l’homme s’expose aux vents et à l’orage sur ses terres défrichées. Bien vite, des maisons sont construites et chacun protège son chez soi.

photo noir et blanc d'un village

La vie dans le village est plus sophistiquée. Certains découvrent la glaise et en font des vases. La communication prend son envol. Petit à petit, vivre en groupe apporte des avantages, mais aussi des contraintes. L’individu perd de ses libertés, c’est l’organisation qui décide.

L’essentiel demeure la conception intelligente du socio-économique de la ville. Peu importe le régime politique, les croyances religieuses ou les habitudes culturelles, la ville dépend de ses ressources naturelles dont l’air pur, l’eau potable, la terre cultivable, et les inventions améliorant le bien-être des citoyens.

escalier bordé de verdure dans une ville

Justement, les chercheurs du Venus Project croient fermement à une économie basée sur les ressources. Un équilibre entre la production et la distribution est souhaitable pour créer des villes sûres et efficaces.

Ils ajoutent que l’argent est une convention sociale qui crée des classes sociales et des désordres. Ainsi, on peut se questionner sur la nécessité de certaines professions telles avocat (querelles), banquier (amasser de l’argent), agent d’assurances (protéger du matériel au lieu de faire confiance à l’entraide), personnel d’agences de marketing (promotion compétitive de biens similaires et affrontement) ?  Pourquoi fabriquer des outils pareils utilisant des techniques polluantes plutôt que de créer un produit de qualité et satisfaire les besoins de tous ?

Selon le Centre, construire une ville circulaire est efficace, élégant et demande moins d’énergie. Cela aide à vivre en harmonie sociale et environnementale tout en intégrant la nouvelle technologie.

publicité ville circulaire

Au Canada, la première ville circulaire est introduite au début du siècle dans la Nord de l’Ontario. Préoccupé par le retour des soldats après la Première guerre mondiale, le gouvernement ontarien donne des concessions forestières à Kimberly-Clark et Spruce Falls en vue de créer de l’emploi. Le gouvernement demande à Alfred Hall de concevoir une ville inspirée des mouvements d’urbanisme de l’époque, le Garden City. M. Hall propose un cercle au centre de la ville. Tout part du cercle. Du cercle, on rejoint les commerces, les édifices publics et les zones industrielles. Un parc est également aménagé. La ville de Kapuskasing voit le jour.

Ce plan d’urbanisme est une première au Canada. Kapuskasing est bâtie pour le bien-être des citoyens plutôt que pour les intérêts de l’entreprise. Aujourd’hui, les chercheurs de Venus Project recommandent encore cette approche dans les plans d’urbanisme.

vue rond point à Kapuskasing

Les urbanistes de la première heure voient juste. Si la ville est centrée sur la vie économique seulement, ceci apporte la congestion, le bruit.

L’urbaniste Vincent Ponte imagine la ville souterraine pour éviter ce problème majeur. Donc, réparer plutôt que bâtir intelligemment. L’urbaniste compare même les vastes stationnements vides à des déserts sous l’éclairage du soir.

Pour contrer ce bruit, on crée des centres commerciaux intérieurs avec des toits vitrés laissant passer la lumière. On ajoute des fontaines. Pourtant, la ville est bâtie sur un espace naturel où les fontaines et la lumière sont déjà là.

centre commercial avec un toit en verre

Marshall LcLuhan dit que  la ville devient un ordinateur plutôt qu’un endroit pour travailler et vivre.

Les architectes interviennent pour redonner vie à la ville. Ils proposent des designs modernes pour les édifices. Des infrastructures sont bâties pour faire revenir le transport en commun tels les trains qu’on avait éliminés. Parfois, les gouvernants actuels parlent des trains comme d’une solution novatrice exceptionnelle!

Un grand désastre que cette évolution urbaine dictée par l’économie.

voie ferrée abandonnée vs bouchon de circulation

En Bolivie, le centre de La Paz comprend un lieu de rassemblement. Il permet une animation quotidienne dynamique. Les quartiers résidentiels juchés à même la montagne sont desservis par un téléphérique. Il fonctionne comme un métro urbain avec ses points d’arrêt. Ceci libère le centre-ville, évite la congestion pare-choc à pare-choc.

un amphithéâtre en plein air

À Masdar dans les Émirats Arabes Unis, les énergies renouvelables sont de mises. Des transports à faible teneur en carbone, des plans urbains ne nécessitant pas de déplacement, et viser la stratégie zéro déchet. Pas de papier parce que ça exige tellement d’efforts pour faire pousser un arbre dans le désert. Il n’est pas question de le couper pour un bout de papier inutile vu que la technologie a d’autres façons de faire. Pas de bouteilles d’eau en vente libre, des distributeurs sont disponibles partout gratuitement.

L’approche est bioclimatique, les ruelles sont étroites, orientées dans le sens du vent dominant et donc fraîches. Les façades des édifices laissent passer le vent et la lumière, mais pas la chaleur. Les techniques de construction ancestrales et modernes se mêlent pour que les édifices protègent du vent chaud du désert et profitent de l’air froid du soir par des ventilations au ras du sol.

Les eaux usées sont utilisées pour l’irrigation des cultures destinées à l’alimentation et à la production de biocarburants. L’eau coule à la surface du sol pour un meilleur rafraîchissement des lieux, donc pas de fontaines à jet.

La tour des vents équivaut à un air climatisé extérieur.

grand tour avec des palmes

Le réchauffement climatique fait de Masdar un modèle salutaire. Les défis du désert se répandent partout sur la planète.

L’observation des villes anciennes montre que les rues étroites, les petites fenêtres, les murs épais et les jardins intérieurs sont des solutions efficaces pour résister au réchauffement climatique. Les rues étroites permettent de faire circuler l’air et de créer des courants d’air. L’épaisseur des murs des maisons empêche la chaleur d’entrer. Les espaces verts réduisent les îlots de chaleur.

Par ailleurs, les constructions modernes à la fine pointe de la technologie misent davantage sur l’artificiel tel un air climatisé électrique. Partir des ressources du milieu serait pourtant plus simple.

rue étroite à Vérone

Il est temps de regarder le monde comme si c’était la première fois et dire voici les couleurs, voici les formes. Bref revoir ses bases pour mieux continuer.

“Ce n’est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons : c’est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes.”

Jean-Paul Sartre, Les temps modernes

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2 Comments

  • Jacques Robert dit :

    Quelle belles illustrations. Il y a beaucoup d’exemples dans le texte pour montrer qu’on peut vivre une meilleure vie. J’aime les comparaisons pour enlever le trafic et faire moins de pollution pour sauver l’environnement. On pense à nos jeunes qui auront une meilleure vie si on fait les bons choix maintenant.

    • Claire Durocher dit :

      Effectivement, les dirigeants doivent avoir une vision du présent et de l’avenir pour prendre des décisions aussi importantes qu’un plan d’urbanisme.

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