Par Claire Durocher

Un jour, je rencontre le peuple autochtone. Ma vie bascule dans un sillon de positivisme. Les autochtones, les Native comme on dit dans le Nord de l’Ontario, m’apprennent à pleurer, à rire, à avoir foi, à être avec une autre personne, à avoir le sens de la communauté.

Cela commence par le discernement de ce qui est:

1. le physique (la réalité, ce qui est, voir les faits sans les interpréter)

2. le mental (la perception qu’on se fait de cette réalité, une idée préconçue de la réalité en raison de notre passé et de notre entourage)

3. les sentiments et les émotions (nos êtres chers, nos expériences de vie, l’humain est difficilement dissociable de ses sentiments)

4. le spirituel (l’art d’être en paix profonde avec soi-même, la clairvoyance)

Affiche routière écrit L Sioux Narrows

Dans cette nouvelle ferveur de Vérité, je fais la connaissance d’une grande dame, une Milady. Je ne me souviens pas de son nom, mais je me rappelle: elle est si resplendissante, sa beauté intérieure se répand comme fragrance sur les personnes de son entourage. Elle explique les signes avec tant de conviction comme si ses mots laissent voir toute la sérénité de cette aïeule. Elle m’apprend à tenir le bâton dans les mains pour prendre la parole dans un cercle de personnes comme signe de rattachement à la matière première de la Terre. Elle me transmet la signification du port de la jupe pour illustrer la féminité de la femme. Elle m’invite à un Sweat Lodge Ceremony dans un tipi, une cérémonie de purification. Un soir choisi selon la lune, la gardienne des ancêtres fait chauffer les pierres qu’elle apporte à l’intérieur du tipi une à la fois pendant que les dames à l’intérieur purifient leur corps, leur pensée, leur soi.

Un tipi dans une réserve

Cette Milady m’a donné le privilège de ces moments. Sa présence est gravée dans mon coeur comme bulbes de tulipe dans le repli du printemps. Je suis triste quand je vois que des personnes achètent des objets fétiches amérindiens dans des kiosques de souvenirs à la recherche de cette sérénité profonde. Pourtant, pas besoin d’objets, il s’agit simplement de faire entrer en nous notre pouvoir, à la lueur de notre moi, de notre foi.

Une fleur tropicale

Les hommes jouent du tambour traditionnel. Les femmes jouent du tambourin en frappant à petits coups comme les petites tapes dans le dos qu’on donne aux poupons pour les réconforter. Ces gardiens de la Terre, comme se nomment les autochtones, sont remplis de tant de véracités, on dirait des poésies. Elles sont allégresse et salut. Offrir chaque joie, chaque tristesse à la Terre afin qu’elle filtre chacune d’elles pour qu’elles revivent à travers la flore. La grande joie devient un magnolia magnifique du printemps ou un fruit exquis. La petite tristesse devient le roseau de l’étang qui servira d’abri à la grenouille !!!

Deux photos d'arbres fruitiers

À plusieurs reprises dans le Grand Nord, je participe au Great Moon Gathering, un rassemblement le soir de la lune la plus froide de l’année. Un moment privilégié pour entamer le temps nouveau, la renaissance avant le printemps. Ce que j’apprends lors de ces rencontres sur les routes de glace donne tant de sens au quotidien. Le Great Moon me donne une force incommensurable. Ces animaux du Nord qui apportent des signes révélateurs à chaque mois, cet Amérindien qui me fait danser dans la rue à l’aurore d’un matin de glace, ces personnes qui dansent des sets carrés (quadrilles) sur la musique du tambour traditionnel. Ils expliquent que les coureurs des bois et les habitants du Nord ont partagé leur culture au fil des saisons. Que du ravissement.

Des femmes dansent dans un Pow Wow

Le peuple autochtone m’a donné sa gaieté, ses rires, ses croyances, un sens à ma vie. J’ai vu ces femmes et ces hommes avoir des fou-rires sans fin juste d’entendre leurs pas dans la neige. Maintenant, à la Simone de Beauvoir, j’accepte la grande aventure d’être moi. Être ce n’est pas de dépendre, d’être à la merci d’une force extérieure à nous. Être c’est de participer pleinement à sa vie.

Maintenant, cette Milady vit en moi. Je suis enveloppée d’allégresse. Je suis une princesse des mille et une nuits où tout est possible. Cette dame est comme mon hirondelle du printemps. Elle sait voir l’âme des autres, elle sait lire les coeurs, attendrir les êtres égarés en leur offrant un peu d’amitié.

Un inuksuk sur le bord de la route

Aujourd’hui, je veux suivre les traces de mon maître. Je veux faire preuve de sollicitude pour les autres. Je veux regarder dans un miroir pour voir mon âme cheminer à côté de la sienne dans la simplicité. Je veux être capable de gratitude, de recevoir amour, joie et santé. Je veux m’habiller d’une dentelle scintillante dont le reflet de l’eau ferait miroiter des éclats de rire sur les rosiers sauvages.

Un homme heureux de montrer sa ferme

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