Par Claire Durocher
Le temps est venu de réapprivoiser nos boisés d’été. Retrouver ses couleurs, sa faune et ses végétaux.
Plus encore, recommencer à savourer les délices de nos forêts. Les crosses de fougère sont une des premières dégustations en cette lueur d’été à l’horizon. On les appelle aussi têtes de violon pour leur ressemblance au volute du violon, soit l’extrémité du manche.
Que le coureur des bois se le dise, elles sont belles dans leur fragilité de feuilles en devenir. Mais, cette fougère est aussi une espèce vulnérable car sa popularité pourrait devenir néfaste pour sa survie.

Il y a peu de temps que ces immenses talles de fougères sauvages sont populaires. Elles sont aujourd’hui recherchées par les amateurs de fine gastronomie.
Pourtant, les Premières nations les consomment depuis longtemps. Les Malécites, les Mi’kmaqs et les Penobscots s’en servent comme tonique de printemps. Ils font connaître leurs bienfaits, et bien d’autres enseignements, aux nouveaux arrivants. Dans la littérature, on mentionne que les Premières nations font découvrir les crosses de violon aux Acadiens, et aux Loyalistes durant la guerre d’indépendance américaine.
De toute façon, ces petites verdures existaient déjà à l’époque des dinosaures, soit il y a plus de 100 millions d’années.

L’engouement pour les têtes de violon doit absolument tenir compte de la durabilité de l’espèce. Les spécialistes recommandent de ne cueillir qu’un pourcentage de la plante pour permettre aux rhizomes de se reproduire.
Le cueilleur doit aussi reconnaître la Matteuccia struthiopteris, considérée comestible. Une erreur d’identification pourrait résulter en une intoxication.
La popularité grandissante de ce produit à l’état sauvage est méritée. Les crosses de violon ne subissent pas les tirs d’artillerie des pesticides, herbicides et fongicides comme les grandes cultures.

La capitale des têtes de violon est Plaster Rock au Nouveau-Brunswick. Il y a même une statue à leur effigie à l’entrée du village.

La fougère aime les sous-bois et les bords de rivières, elle est donc dans son élément chez nous. Affichons notre fierté et soyons les gardiens de notre ressource naturelle, ici, à Saint-André-d’Argenteuil.
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Bravo pour ton texte, ……bien apprêtée c’est tellement délicieux et bon pour la santé
Une fois qu’on apprend à les apprêter, les trésors naturels de nos forêts sont de grands plaisirs. Je suis contente que vous ayez trouver la façon de savourer les têtes de violon. Elles sont éphémères, leur saison de cueillette est courte, mais combien elles valent la peine d’être connues.