Par Claire Durocher

Un bon matin sur le bord de la route, un gros bouton jaune soleil me saute aux yeux. On dirait un pissenlit. Pas possible, le printemps est à peine arrivé. Je ne suis pas spécialiste en flore sauvage, mais ça ressemble tellement à un pissenlit que même un botaniste de métier doit y regarder deux fois.

Cette fleur impromptue est un tussilage. Sa fleur apparaît avant ses feuilles, phénomène rare, mais bien réel. Le tussilage est surnommé pied d’âne parce que ses feuilles ont la forme d’un sabot d’âne. Avant sa feuillaison, sa tige est recouverte de petites écailles qui deviendront les feuilles.

Cette plante est reconnue pour ses vertus médicinales. Mais, son caractère envahissant la relaye sur la liste des mauvaises herbes. En plus, ses immenses feuilles disproportionnées cachent le soleil à la végétation indigène plus petite et finissent par l’étouffer. Un tempérament exubérant comme si le tussilage voulait prendre toute la place dans le paysage.

photo de tussilage

Le pissenlit quant à lui est plus conventionnel. Sa fleur apparaît après ses feuilles longues et dentées. Il annonce le retour du temps chaud et de l’été.

Plusieurs le consomment en salade ou le transforment en vin. D’autres torréfient ses racines pour s’en faire un café, tandis que les plus patients marinent ses boutons floraux pour faire des câpres.

Le pissenlit sauvage est envahissant. Par contre, des croisements permettent sa culture sans propagation. Il est recherché pour ses valeurs nutritives étant plus riche en vitamine C qu’un citron, plus consistant en fer que l’épinard et il contient plus de vitamines A que la carotte.

photo rapprochée de la fleur de pissenlit

Une variété de pissenlit se démarque particulièrement. C’est le pissenlit russe dont la racine produit du caoutchouc. La température du Québec permet sa culture. Au lieu de fabriquer le caoutchouc avec du pétrole, le pissenlit russe devient un remplacement écologique intéressant à la condition que la culture soit faite de façon responsable. La demande mondiale pour le caoutchouc est croissante et la biodiversité de certaines forêts est mise à rude épreuve par des plantations d’arbres à caoutchouc.

Selon les chercheurs, le pissenlit sauvage possède du caoutchouc dans ses racines, mais le pissenlit russe en contient davantage. Pour en savoir plus, consulter le reportage de La semaine verte (le deuxième sur la page) https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1792227/pissenlit–botanique-alimentation-rechauffement-climatique-archives

plant de pissentlit

Donc, tussilage et pissenlit sont des plantes attirantes avec leurs disques floraux d’un jaune scintillant, mais la cohabitation respectueuse est à définir avec les résidents, ici à Saint-André-d’Argenteuil.

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6 Comments

  • Odette Bordeleau dit :

    Merci de nous partager ces belles photos. Soleils de ce printemps qui se laisse tant désirer. J’en apprends toujours un peu plus à chacune de tes publications. Encore un moment de pur bonheur!

    • Claire Durocher dit :

      Avec plaisir, il y a tant à découvrir dans une communauté. Cette fois, c’est une plante de la flore sauvage qui passe souvent inaperçue. Elle est quand même surprenante avec son jaune vif au milieu des feuilles séchées.

  • Jacques Robert dit :

    C’est très intéressent et de toute beauté les reportages

  • Yolaine dit :

    Et bien! J’en ai appris beaucoup…. particulièrement sur le tussilage et le pissenlit russe sur le lien de la semaine verte.
    On a autour de nous des richesses qu’on ne connaît pas ou si peu. On les détruit au lieu de s’en servir. On veut un gazon vert et on enlève les « mauvaises herbes »
    Qui sait? Peut-être qu’un jour, on saura utiliser la nature et que nos yeux verront une beauté différente. On pourra ainsi en connaître assez pour utiliser les richesses que la nature nous offre.

    • Claire Durocher dit :

      Les temps changent comme disaient nos parents. L’avenir tracera sa relation avec la nature, ses beautés et son potentiel.

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