Par Claire Durocher
Le soleil n’a jamais arrêté de briller au-dessus d’un village parce qu’il est petit, dit Boucar Diouf dans toute sa flamme scientifique teintée d’humour. Un jour, j’arrive dans la communauté de Saint-André-d’Argenteuil avec cette image de Diouf en tête. Qu’allais-je découvrir dans ce village des Basses-Laurentides?
Dès le départ, je suis immergée dans de grands champs de céréales et dans des massifs de fleurs de toutes variétés. Je suis toute ouïe aux chants des oiseaux et je porte attention au murmure de la rivière. Le village est comme un parfum d’odeurs naturelles et de sons câlinant mon être. Je regarde les arbres qui sont fiers de cacher des insectes, des oiseaux, des écureuils. Soudainement, j’aperçois un pelage blanc sur une branche. Cette chose inhabituelle joue avec un écureuil. J’observe de plus près, c’est un écureuil blanc. Saint-André-d’Argenteuil, mon nouveau village, serait-il l’incubateur de phénomènes rares?
Suis-je en présence de quelque chose d’invraisemblable? Je cherche et je cherche. Voilà, oui les écureuils blancs sont un phénomène rare. Bien sûr, à première vue, il pourrait s’agir d’un écureuil albinos, mais il n’a pas les yeux rouges.
Les scientifiques, dont le biologiste Jacques Prescott auteur du livre Mammifères du Québec et de l’Est du Canada, explique ce phénomène de pelage blanc par un changement génétique appelé le leucisme ou leucistisme. L’anomalie génétique cause l’absence de tous pigments excepté pour l’oeil. Cette mutation génétique n’est pas un phénomène nouveau, mais rare. Ce facteur génétique est héréditaire. Donc, les écureuils blancs se reproduisent.
Un reportage de Radio-Canada rapporte qu’en 1879, à la foire d’Hamilton en Ontario, un taxidermiste a présenté un spécimen d’écureuil blanc. Plus tard, durant la crise économique de 1929, la mode lance des châles pour dames faits de fourrures d’écureuils blancs.
De plus, les scientifiques font remarquer qu’un pelage blanc est vite repéré par les prédateurs dans un milieu sauvage. Plus visibles, les écureuils blancs seraient donc moins nombreux en forêt. Dans une agglomération urbaine, ils ne jouissent pas d’une protection absolue, mais leur survie est plus probable. Donc dans certains secteurs habités, l’écureuil blanc demeure un animal de convoitise pour les photographes amateurs ou les passionnés du monde animal.
Il y a tant de surprises dans notre village, ici, à Saint-André-d’Argenteuil.
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Merci des infos, on en a vu ici il y a quelques années.
Bernard
J’ai lu que dans certains parcs publics de villes, ils réussissaient à être nombreux. Isolés, ils ont moins de chance face aux prédateurs. C’est super que vous ayez eu la chance de les remarquer près de chez vous.