Par Claire Durocher
Gilles St-Laurent est un passionné des oiseaux depuis sa tendre enfance. Déjà, à 6 ans, son père lui enseigne le monde palpitant des oiseaux. Il se rappelle l’avoir suivi en forêt, avoir trouvé un gros ver bien dodu dans un tronc d’arbre coti et l’avoir donné à un mésange.
Aujourd’hui, il s’entoure d’oiseaux. Les nombreuses mangeoires sur son terrain attirent différentes espèces. Quel spectacle toujours renouvelé de voir l’interaction entre les espèces. Il y a même les écureuils qui tentent, eux aussi, d’avoir quelques graines pour satisfaire leur gourmandise.
Les migrations suscitent l’étonnement chez l’ornithologue. Depuis une vingtaine d’années, il étudie la venue de martinets ramoneurs dans notre village. Et oui, ce migrateur choisit la cheminée de notre église avant de continuer plus au nord dans les Laurentides. Là-bas, il trouvera un endroit propice à sa nidification.
Le martinet vole toute la journée, il ne s’arrête jamais. Il se nourrit d’insectes en plein vol. De plus, l’église étant près de la rivière, il peut s’hydrater librement.
Autrefois, le martinet raffolait des cavités dans les troncs d’arbres. Depuis l’industrialisation qui arrive en même temps que la déforestation, il découvre le nichoir parfait, des cheminées de briques ou de pierres. Il peut ainsi s’accrocher au créosote et dormir tranquille. L’intérieur de la cheminée le protège des prédateurs et des intempéries.
Gilles en observe une centaine dans la cheminée de l’église de Saint-André-d’Argenteuil en mai et juin. Ils entrent à la brunante pour se reposer jusqu’à l’aube.
Le gouvernement canadien est préoccupé par la survie du martinet ramoneur. Les baisses de populations d’insectes dues aux pesticides, les changements urbains, les pratiques forestières, le ramonage des cheminées sont des facteurs liés à la survie du migrateur. Par contre, l’oiseau n’est pas considéré en péril, car il peut encore se reproduire. Le père et la mère couvent les œufs et s’occupent des oisillons ensemble.
Le Service canadien de la faune supervise les observations faites par Gilles St-Laurent et quelque 200 autres sites. L’échantillonnage montre que la population du martinet ramoneur semble stable.
Avec le balbuzard dans la cour de l’école et le martinet dans la cheminée de l’église, il semblerait que pour certains migrateurs, nous sommes une station balnéaire de premier choix, ici, à Saint-André-d’Argenteuil.
Au fil des mots est une page de clairedurocher.com dédiée à la communauté de Saint-André-d’Argenteuil. Tous les articles d’Au fil des mots sont regroupés dans les dernières pages de la section Archives.
Note: Lorsque vous laissez un commentaire, votre adresse de courriel ne sera pas publiée sur le blogue. Elle restera confidentielle.
Merci! Très belles photos!…
On voit bien les martinets entrer dans la cheminée… c’est un exploit d’avoir pu les photographier ainsi.
Nous avons bien aimé ton texte…
C’est extraordinaire d’avoir eu la chance de voir ça. Merci à Gilles St-Laurent de nous avoir fait découvrir cette facette des migrateurs. Ça donne le goût d’en apprendre plus. Blague à part, on aurait pu aussi voir des maringouins dans les photos…. à la brunante, en mai….